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Petit essai philosophique sur la « Tête de nègre »

Je me suis présentée dernièrement dans une station-service pour m’acheter mon petit péché mignon, une tête au choco, anciennement baptisée « tête de nègre », vous savez, ces boules nappées de chocolat et fourrées d’une mousse irrésistible de blancs en neige sucrés. En me présentant à la caisse, j’ai énuméré à haute voix la liste de mes achats pour l’employé noir de peau. Au moment de prononcer « tête de nèg… », je me suis aussitôt reprise en bredouillant «euh, pardon, une tête au choco », les yeux baissés sur le bout de mes chaussures, les pommettes écarlates. C’est alors que l’employé s’est mis à déployer son accordéon de dents blanches et à rigoler généreusement en clamant :

« Pas de problème, M’dame ! Vous pensez franchement que je m’identifie à ce truc ? À une p'tite boule creuse au choco ? Si je m’étais vexé, c'est ça qui aurait prouvé que je ne valais pas 2 francs ! Et puis vous savez pourquoi c’est pas raciste de demander une « tête de nègre » ?

- Euh, non… ai-je répondu, curieuse.

- Et ben, parce qu’y a plein de blancs battus ! »


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