L’histoire semble se répéter, mais cette fois dans une inquiétante indifférence. La confrontation entre l’OTAN et la Russie atteint des sommets de tension rappelant la crise des missiles de Cuba en 1962. Cependant, malgré la gravité des événements, le silence des médias mainstream et l’apathie des populations occidentales frappent par leur contraste avec l’angoisse collective qui avait marqué l’apogée de la Guerre froide.
La Russie a récemment franchi une étape historique en déployant un nouveau missile balistique à portée intermédiaire (IRBM) contre des cibles en Ukraine. Cette arme supersonique, probablement dérivée de missiles balistiques intercontinentaux (ICBM) initialement conçus pour des frappes nucléaires stratégiques, marque une première mondiale. Jusqu’à présent, ces missiles n’avaient jamais été utilisés, même dans des versions conventionnelles. Ce geste, à la fois symbolique et militaire, constitue l’un des avertissements les plus explicites adressés par la Russie à ses adversaires occidentaux.
Il est crucial de rappeler qu’à ce jour, aucun système de défense ou d’interception n’est en mesure de contrer de tels missiles, capables de frapper toutes les grandes métropoles européennes en l’espace de quelques minutes. Ce message s’adresse directement aux peuples de notre continent, appelés à prendre conscience de la gravité de l’affrontement en cours.
Une escalade alimentée par l’OTAN
Ce tir inédit ne peut être compris qu’à la lumière de la spirale d’escalade initiée par l’OTAN. L’alliance a franchi une ligne rouge en soutenant des attaques directes sur le territoire russe, en fournissant à l’Ukraine des armes non seulement fabriquées, mais également renseignées et parfois opérées par des acteurs de l’OTAN. Ces actions, perçues comme une menace existentielle par Moscou, ont conduit à cette réponse d’une gravité sans précédent.
Pourtant, malgré cette montée dramatique des tensions, la couverture médiatique en Suisse et ailleurs reste d’une discrétion presque complice. Peu de débats, peu d’analyses de fond, et surtout, une absence de mise en perspective sur ce que ces événements signifient pour l’avenir de l’Europe et du monde.
Parallèle avec la crise de Cuba
En octobre 1962, le monde entier retenait son souffle lorsque les États-Unis et l’URSS se faisaient face autour de la question des missiles soviétiques installés à Cuba. À l’époque, l’opinion publique mondiale avait une conscience aiguisée de l’imminence d’un affrontement nucléaire. Des millions de citoyens priaient pour que la raison et le dialogue l’emportent, et la pression populaire avait joué un rôle non négligeable dans l’issue pacifique de la crise.
Aujourd’hui, bien que la situation soit tout aussi critique, voire pire, la réaction populaire est atone. Ni marches pacifistes, ni débats publics enflammés. Les populations occidentales, qui seraient pourtant en première ligne en cas d’escalade nucléaire, semblent anesthésiées, distraites par des préoccupations bien moins existentielles, comme préparer la glace des patinoires ou farter ses skis pour la saison.
La Suisse, entre neutralité historique et alignement inquiétant
En Suisse, pays autrefois symbole de neutralité, la situation est également préoccupante. Des forces belliqueuses internes, souvent qualifiées d’« État profond », poussent à un rapprochement progressif avec l’OTAN, remettant en cause des décennies de politique extérieure indépendante. Cette orientation inquiète, car elle place la Suisse dans une posture où elle pourrait perdre son rôle historique de médiateur et s’aligner sur des dynamiques guerrières. Dans son entretien sur la chaîne Antithèse, l'ancien diplomate et ambassadeur suisse Georges Martin, exprime son opinion sur l'abandon progressif de la neutralité suisse au profit d'un alignement avec les États-Unis, l'Union européenne et l'OTAN. « On a aussi notre « État profond » en Suisse. Et c’est l’État profond qui a été à l’origine du retrait de notre nouveau secrétaire à la sécurité internationale qui n’est même pas entré en fonction, parce qu’il a dû démissionner ».
Où est la conscience collective ?
Face à ces enjeux, une question s’impose : que faut-il de plus pour éveiller la population ? Une arme aussi symbolique qu’un missile supersonique aurait-elle suffi dans les années 60 pour mobiliser les consciences ? Pourquoi cette indifférence face à une situation aussi grave ?
La réponse réside peut-être dans l’ampleur de la désinformation, de la polarisation et du sentiment d’impuissance diffusé dans les sociétés modernes. Les médias, au lieu d’informer et d’alerter, choisissent souvent de détourner l’attention, rendant les peuples apathiques. Pourtant, l’histoire a montré que ce sont les peuples, et non les dirigeants, qui détiennent le pouvoir de freiner les dérives lorsqu’ils s’unissent pour refuser la guerre.
Il est impératif de poser les bonnes questions et d'exiger des réponses immédiates. Combien d'alertes faudra-t-il encore avant que les peuples occidentaux ne réalisent que leurs dirigeants jouent dangereusement avec le feu nucléaire ? Le silence ambiant n’est pas seulement inquiétant : il devient consentant. Seule une conscience collective réactivée peut encore exiger un retour à la diplomatie, avant qu’il ne soit trop tard.
Conclusion : le réveil est vital
Nos gouvernements doivent renouer un dialogue direct et respectueux avec le gouvernement russe. Cela exige des rencontres d’égal à égal, où chaque partie expose sans jugement ses craintes, ses besoins stratégiques et sa vision d’avenir. À partir de cette compréhension mutuelle, il est possible de définir des mesures concrètes : désescalade, levée des sanctions et cessation des opérations militaires.
Choisissons-nous délibérément l’inaction qui conduit à un avenir de destruction, ou devenons-nous dès maintenant la voix qui exige de nos représentant un chemin de paix et de raison ?
Matthias Faeh, père de famille et citoyen engagé
Appel à l'action! Nous vous invitons à voter en faveur de l’initiative populaire fédérale « Sauvegarder la neutralité suisse (initiative sur la neutralité » en 2025 qui vise à inscrire la neutralité et ses modalités dans la Constitution et d'en parler avec vos proches. Avec cette nouvelle disposition constitutionnelle, la Suisse ne pourrait notamment plus prendre de sanctions contre des États belligérants. Or, comble du comble, lors de sa séance du 26 juin 2024, le Conseil fédéral a décidé de recommander au peuple et aux cantons de rejeter l’initiative. (IBg)
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